- SAHARA ALGÉRIEN
- SAHARA ALGÉRIENSAHARA ALGÉRIEND’une superficie de plus de deux millions de kilomètres carrés, soit les quatre cinquièmes du territoire national, le Sahara algérien, très peu peuplé, ne compte que près d’un million d’habitants, dont la quasi-totalité est concentrée dans les ksours (villages) des principales oasis. Cette distribution et surtout la faiblesse du peuplement (1 habitant pour 2 km2) sont essentiellement liées aux contraintes naturelles exceptionnelles du milieu, principalement à l’aridité.S’étendant sur 1 500 kilomètres de la bordure méridionale de l’Atlas saharien, au nord, au-delà du 20e parallèle nord, dans l’extrême sud, et sur 1 800 kilomètres d’ouest en est, à la latitude de Tindouf, ce vaste ensemble très contrasté comprend de nombreuses régions d’intérêt très inégal. À la partie nord-est très déprimée (80 m) qu’occupe le Grand Erg oriental, la région économique vitale et la plus peuplée, s’opposent au sud et au sud-est les montagnes les plus élevées de toute l’Algérie, celles du Hoggar. Ce massif cristallin dresse ses hautes cimes très déchiquetées, le Tahat culminant à 2 918 mètres. Au nord-est, ce massif est prolongé par le plateau gréseux du Tassili des Ajjers.Si le Hoggar recèle de nombreux gisements de minerais (uranium, minerai de fer, cuivre), le Tassili présente un intérêt culturel de première importance à l’échelle mondiale. C’est là en effet qu’on a découvert, sur un plateau rocheux, entre l’oasis de Djanet et Rhat, à proximité de la frontière libyenne, les fresques les plus riches qui soient, celles dont l’apport à la recherche préhistorique est égal, sinon supérieur, à celles des célèbres grottes des Eyzies, de Lascaux ou d’Altamira.Quant aux autres régions (M’zab, Touat, Gourara), elles n’offrent qu’un intérêt limité, même si leur isolement a été réduit par suite du développement des liaisons aériennes et de l’achèvement du Transsaharien, avec deux bifurcations, l’une vers le Mali, l’autre vers le Niger. Cet important axe routier a ouvert de nouvelles perspectives, en permettant notamment l’intensification des échanges commerciaux non seulement avec les États limitrophes, mais aussi et surtout avec les États de l’Afrique centrale et occidentale, d’autant plus que l’industrialisation du Tell s’est affirmée.Deux autres régions méritent une attention particulière. Ce sont celles de Béchar (ex-Colomb-Béchar) et du Grand Erg oriental. En ce qui concerne la première, l’aménagement de la plaine d’Abadla (à 70 km au sud-ouest de Béchar) a vu la mise en valeur de plusieurs dizaines de milliers d’hectares; l’irrigation de cette superficie se fait à partir des eaux de l’oued Saoura, retenues par le barrage de Djorf Torba. Quant au Sahara oriental, son rôle économique est double, non seulement sur le plan agricole, mais aussi et surtout sur le plan énergétique, secteur clé de toute l’économie nationale. C’est la principale région productrice de dattes (200 000 t par an), le traitement et le conditionnement se faisant directement dans les unités ultramodernes implantées à Ouargla, à Touggourt, à Biskra, à El Oued et à Tobna. De plus, grâce à des forages dans la nappe albienne, la culture des palmiers s’est développée en même temps que celle des primeurs, qui ont fait leur apparition dans d’autres régions, en particulier au Touat, au Gourara et aussi au Tidikelt (In Salah).Cependant, l’énergie est de loin la principale ressource, celle qui joue le rôle déterminant dans l’économie algérienne. Bien que la production pétrolière ou de gaz ne soit pas comparable à celle des autres pays arabes, ces ressources sont à l’origine du processus d’industrialisation. En outre, si les réserves en pétrole sont limitées, celles du gaz sont très importantes, Hassi-R’Mel étant considéré comme l’un des premiers gisements du monde.
Encyclopédie Universelle. 2012.